En effet, dès le mois de mars on peut déjà observer le retour de quelques mâles de fauvettes à tête noire fouillant le lierre à la recherche des baies. Puis en attendant le retour des femelles, les mâles prennent progressivement possession de leur territoire en chantant activement et en chassant avec vigueur tout intrus de leur espèce.

Leur voix est mélodieuse, vive, avec un gazouillis varié se terminant par des sons flûtés, clairs et forts. Très répandues et assez familières, les fauvettes à têtes noires s’accommodent des buissons des plus divers dans les parcs de nos villes et dans les jardins qu’elles animent de leur beau chant. Compte tenu du manque d’un couvert végétal adéquat au début du printemps la première couvée sera abritée dans un nid qui sera construit à l’abri, offert par le lierre, un petit conifère ou un autre buisson toujours vert. Plus tard, disposant d’un plus large choix dans les feuillus, les fauvettes à tête noire y abriteront leur seconde nichée. C’est grâce à leur régime alimentaire éclectique (insectivore et frugivore) et leur résistance au froid que ces fauvettes s’attardent chez nous jusqu’au mois de novembre avant de partir passer l’hiver sur le pourtour de la Méditerranée. Certaines d’entre elles font de la résistance et passent l’hiver chez nous tandis que d’autres (d’Allemagne, Autriche et vraisemblablement de l’Est de la France) migrent vers une destination plus inattendue, l’Ouest (Grande- Bretagne, Irlande) !!, ce qui correspondrait à une adaptation au changement des conditions climatiques et à de nouvelles disponibilités offertes au régime alimentaire hivernal de ces oiseaux.
En attendant, puissent-elles nous aider à supporter un peu mieux cette période de confinement….


Le mâle arbore une calotte bien noire, tandis que celle de la femelle est rousse - Photo Claudie StengerLe mâle arbore une calotte bien noire, tandis que celle de la femelle est rousse - Photo Claudie Stenger