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Dans le cadre de l’année internationale de la biodiversité, ODONAT* et Alsace-Nature ont co-organisé les 22 et 23 mai derniers, avec la participation des associations naturalistes spécialisées, un week-end entièrement tourné vers la connaissance des espèces, animales et végétales confondues.

Berges de la Bruche - Photo Raynald MoratinBerges de la Bruche - Photo Raynald Moratin

C’est dans le Ried de la Basse-Bruche, près de Wolfisheim (67), que les organisateurs ont choisi de se retrouver, avec 150 naturalistes bénévoles, issus de 13 associations différentes (dont la LPO), pour faire l’inventaire de la flore et de la faune présentes sur les lieux.

Au total, ce sont 1000 hectares qui ont été quadrillés, de jour comme de nuit, entre samedi midi et dimanche midi ; différentes techniques ont été utilisées (observation classique aux jumelles, écoute des chants, pêche électrique, pièges à insectes, captures aux filets…), sur des espaces aussi variés que les quartiers urbains, les terrains agricoles, les milieux boisés, les zones humides, afin d’avoir une image la plus complète possible.

Cette prospection a largement porté ses fruits puisqu’elle a permis non seulement d’établir un état des lieux précis de la biodiversité, mais aussi de découvrir la présence d’espèces non répertoriées sur le site jusqu’alors, comme ce couple de milans noirs. La journée a réservé d’autres surprises, telles que l’observation d’un faucon kobez et d’un busard des roseaux en migration, données rares pour ce secteur, celle de la rousserolle verderolle, de l’hypolaïs ictérine, du torcol fourmiler ou du tarier pâtre pour les oiseaux, de l’agrion de mercure et du grand capricorne pour les insectes, ou du crapaud calamite et du crapaud vert pour les amphibiens, pour ne citer qu’eux.

Agrion de Mercure - Photo Vadim HeuackerAgrion de Mercure - Photo Vadim HeuackerLe bilan réalisé par ODONAT à partir des centaines de fiches collectées auprès des naturalistes révèle au final une richesse tout à fait remarquable pour ce secteur aux portes de la métropole alsacienne : 89 espèces d’oiseaux, 12 de libellules, 14 de papillons, 10 de coléoptères, 10 d’amphibiens, 23 de mammifères, près de 300 plantes ; même les poissons ont été comptabilisés, grâce à des amateurs de plongée qui ont sillonné le fond d’une gravière. Seuls les champignons et les fleurs n’ont pas pu être entièrement couverts. Il est à noter que ce bilan pourrait être complété en répétant l’opération à d’autres périodes de l’année pour y ajouter les espèces visibles plus tardivement, par exemple certains papillons ou libellules dont l’émergence a lieu en fin de printemps ou en été.

Deux bénévoles naturalistes en action ! - photo Luc DietrichDeux bénévoles naturalistes en action ! - photo Luc DietrichMais ce week-end n’était pas dédié qu’à la science ; de nombreuses conférences (faune des gravières, castor...) ont aussi ponctué ces deux journées afin de sensibiliser le grand public à la biodiversité, un mot utilisé dans bien des médias mais qui apparaît souvent vide de sens. Peu d’auditeurs étaient hélas présents pour entendre le message pour agir en faveur du maintien des espèces, dont 30% sont menacées en Alsace.

Au-delà de cet aspect, ces « 24h chrono de la biodiversité » ont été un succès en ce qui concerne la participation des naturalistes de terrain et la connaissance du statut des espèces de la région, et l’opération pourrait bien être reconduite l’année prochaine.

 

*Office des Données Naturalistes d’Alsace

 

 

 

 

 

En savoir plus sur la protection de la Biodiversité :

ODONAT

Alsace Nature
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http://www.alsacenature.org

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