Le centre de sauvegarde pour la faune sauvage LPO de Rosenwiller (67) a recueilli, début septembre, un balbuzard pêcheur, un rapace diurne que ne l’on n’observe que rarement en Alsace, lors des passages migratoires. Il a été relâché vendredi 4 octobre, face à un public très restreint afin de ne pas effaroucher l'oiseau, qui est très sensible à la présence humaine.

 

 

Lauriane Perraud, du centre de soins, relâche l'oiseau - Photo Cathy ZellLauriane Perraud, du centre de soins, relâche l'oiseau - Photo Cathy ZellL’individu a été trouvé dans la vallée de la Thur, au sol, et était affecté de graves troubles de l’équilibre. L’oiseau a bien sûr immédiatement été pris en charge par l’équipe de soigneurs du centre de sauvegarde. Une radiographie a révélé la présence de plusieurs plombs anciens dans le corps : non seulement cette information mettait en évidence que l’oiseau avait échappé une première fois à la mort puisqu’il a été victime de tirs (rappelons que toutes les espèces de rapaces sont strictement protégées en France et qu’un tel acte est donc illégal), mais elle entraînait également une suspicion de saturnisme.

 

Le balbuzard a reçu un traitement antibiotique ciblé contre cette maladie, mais l’évolution des symptômes a finalement appuyé la thèse de troubles liés à une collision.

 

Une fois les problèmes de déséquilibre guéris, l’équipe s’est attachée à soigner le plumage ; 4 rémiges primaires (ces grandes plumes de l’aile essentielles au vol) étaient en effet brisées presque à leur base et ne permettaient pas à l’oiseau de décoller. Il a de fait bénéficié d'une intervention spéciale effectuée par un spécialiste de cette technique : une enture, qui consiste à greffer des plumes fonctionnelles dans la base de la plume abîmée. Une opération qui s’est parfaitement bien déroulée !

 

L'oiseau, qui se nourrit exclusivement de poissons, a été relâché sur les berges d'un point d'eau, où d'autres individus ont récemment été observés. Les scientifiques de la LPO espèrent qu'il pourra de là entamer son voyage migratoire en direction de l'Afrique, où il passera l'hiver.

 

 En médaillon : portrait du balbuzard pêcheur, au centre de soins - Photo Cathy Zell