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 Présentation de l’espèce

Photo Yves MullerPhoto Yves MullerLa cigogne blanche, symbole de l’Alsace, est connue de tous. Sa longueur totale est d’environ 1m pour une envergure voisine de 1,60 m. Elle est pratiquement muette, mais elle se manifeste assez souvent de façon singulière par des claquements de bec pour saluer son partenaire ou pour défendre son nid.

La cigogne blanche est un oiseau de milieux ouverts. Elle fréquente volontiers les zones marécageuses et les prairies humides, mais on la trouve également dans les pâturages et les zones de cultures. En Alsace, elle est liée traditionnellement au périmètre des rieds, vastes prairies humides de la vallée rhénane (Rhin et affluents).

En Alsace, la plupart des nids de cigognes sont construits sur des bâtiments, mais d’autres supports peuvent être utilisés (pylônes électriques, arbres...). Ils sont constitués d’un amas de branchages, de terre, d’herbes sèches et de matériaux divers. Les cigognes rechargent systématiquement les anciens nids, si bien que certains vieux nids peuvent atteindre 2m de diamètre, autant en hauteur, et un poids impressionnant de plusieurs centaines de kilos !

La cigogne blanche a un régime alimentaire très varié. Dans les marais, elle se nourrit d’amphibiens et de divers petits animaux aquatiques. Dans les champs ou les prairies, elle capture des vers, des insectes, des larves et des micro-mammifères. Elle se nourrit aussi volontiers de déchets divers sur les décharges publiques !


 La Cigogne blanche (Ciconia ciconia), oiseau de l’année 2004 en Alsace : résultats de l’enquête

Le 6ème recensement international de la Cigogne blanche a été pour la LPO Alsace l’occasion de choisir cette espèce comme oiseau de l’année 2004. Comme pour les autres oiseaux de l’année, une plaquette a été éditée par la LPO Alsace et diffusée à ses membres. L’ensemble de l’Alsace a ainsi été prospectée, en collaboration avec 4 autres structures : l’APRECIAL, SOS Cigogne, le CRBO et le CNRS.

Tous les couples nicheurs libres ont été dénombrés, y compris ceux issus des enclos et nichant à proximité. Le nombre de jeunes à l’envol a aussi été déterminé dans la mesure du possible.

368 couples nicheurs ont ainsi été dénombrés dans 106 communes alsaciennes.

 

Dans le Bas-Rhin, on remarque que les couples s’égrainent le long de certains cours d’eau comme la Zorn ou la Bruche, ou dans le ried de l’Ill, à des endroits où subsistent encore d’importantes surfaces de prairies. Dans le Haut-Rhin, les oiseaux sont plutôt localisés le long des collines sous-vosgiennes, à des endroits pas forcement compatibles avec les capacités d’accueil du milieu (corrélation avec la route du vin ?).

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La répartition et la densité des couples sont donc très hétérogènes. Le Bas-Rhin accueille moins de couples sur plus de communes que le Haut-Rhin.

 

 

Le succès de reproduction a été déterminé pour 352 couples, soit pour 95,6% de la population nicheuse.

Parmi ceux-ci, 49 couples (13,9%) n’ont produit aucun jeune à l’envol et 303 couples (86,1%) ont permis à 792 jeunes de s’émanciper.

La taille des nichées arrivant à l’envol varie de 1 à 5 jeunes. La moyenne est de 2,25 j./c. nicheur et de 2,61 j./c. reproducteur.

 

Le graphique ci-contre concerne 314 couples et 693 jeunes et permet de constater que les 2/3 des couples ont à parts sensiblement égales 2 ou 3 jeunes, et que le dernier tiers se partage à proportion à peu près égale, 0, 1 ou 4 jeunes. Les nichées de 5 jeunes restent exceptionnelles.

 

 

En 2004, 254 (soit 62%) des 406 oiseaux nichant dans le Haut-Rhin ont été identifiés par lecture de bagues (rapport annuel APRECIAL). Parmi ceux-ci, 110 oiseaux, soit 43%, sont présumés migrants et 144, soit 57%, sont issus d’enclos et sédentarisés par plusieurs années de captivité.

 

La population nicheuse haut-rhinoise est donc majoritairement composée d’oiseaux issus d’enclos. Nous manquons d’informations concernant le Bas-Rhin.