Les pics ne possèdent pas de chant au sens strict. Ils marquent leur territoire au printemps par le «tambourinage» : l'oiseau (mâle ou femelle) choisit une branche ou un tronc sec faisant office de caisse de résonance qu'il frappe violemment du bec en séries accélérées. Le bruit produit peut être très puissant selon les espèces. Cette activité est maximale de mi-mars à mi-avril, mais débute souvent plus tôt. Chaque espèce de pic tambourine selon un rythme, une puissance et une durée qui lui sont propres : le pic épeiche frappe 6 à 12 coups en moins d'une seconde; le pic épeichette et le pic noir ont un tambourinage beaucoup plus long, plutôt faible pour le premier, mais qui porte jusqu'à un kilomètre pour le second. Tous les pics ne tambourinent cependant pas: les pics verts et les pics mars ne s'adonnent que rarement, voire pas du tout, à cette pratique. Les quatre autres espèces de pics présentes en Alsace (pic épeiche, pic épeichette, pic noir, pic cendré) en sont par contre coutumiers. Le tambourinage ne doit pas être confondu avec le martèlement, émis lorsque le pic travaille un tronc ou une branche à la recherche de nourriture ou pour forer sa loge : ce bruit est irrégulier et beaucoup moins puissant que le tambourinage. Il peut être émis toute l’année. On peut entendre nos pics dans la plupart de nos forêts alsaciennes, aussi bien en plaine qu’en montagne. Les plus fortes densités et variétés d'espèces sont obtenues dans les forêts du Rhin ou les forêts de l’Ill, et de manière générale, dans les forêts présentant une structure complexe, avec présence d’arbres de toutes les classes d’âge et d’essences variées. |