Chez les canards, les oies et les cygnes, la mue post-nuptiale complète a lieu en été. L'ensemble des rémiges (plumes de vol) tombe alors simultanément ce qui empêche les oiseaux de voler pendant plusieurs semaines, jusqu'à la pousse des nouvelles plumes.

C'est la période choisie par les femelles reproductrices pour élever leurs jeunes. Quant aux mâles, aux immatures et aux oiseaux non reproducteurs, cette situation les pousse à se rassembler sur de grands plans d'eau où ils se sentent en sécurité.

Ainsi, sur le plan d'eau de Plobsheim par exemple, plusieurs milliers d'oiseaux d'eau, dont des centaines de cygnes tuberculés, sont  présents en juillet et en août. Cet effectif sera renforcé par la suite par l'arrivée des hivernants.


Sur les rives, d'innombrables petites plumes trahissent la mue. Si les cygnes et canards plongeurs gardent plus ou moins le même aspect durant cette période, il n'en est pas de même des canards de surface. Chez ces derniers, la chute des plumes de vol accompagne chez les mâles la perte de la livrée nuptiale. Les différentes espèces ont alors toutes le même plumage terne et deviennent difficiles à identifier. Cette tactique est cependant providentielle, car handicapés par le fait de ne pouvoir voler, ils sont ainsi moins repérables par les prédateurs.


A la fin août, les rémiges ont repoussé et la discrétion des mâles n'est plus nécessaire. Il se produit alors une seconde mue, qui ne concerne que les petites plumes, ce qui permet aux mâles de retrouver leurs couleurs initiales, indispensables à la formation des couples.