Les phénomènes remarquables à observer


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Invasions hivernales
Saison : HIVER Activité maximale du 1er octobre au 1er mai

 

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Pinson du nord


Cassenoix moucheté


Sizerin flammé


Geai des chênes


Bec-croisé des sapins


Jaseur boréal

Certains oiseaux sédentaires ou migrateurs partiels qui vivent dans le nord de l'Europe, peuvent, dans certaines circonstances, émigrer massivement vers le sud. Ils apparaissent alors dans des contrées qu'ils ne fréquentent pas habituellement ou alors, en nombre négligeable. Ces irruptions irrégulières, hors de l'aire normale de présence, sont qualifiées « d'invasions Â».

La plupart des oiseaux concernés vivent dans la grande forêt boréale de conifères, la Taïga. Cet écosystème simple est soumis à de rudes conditions climatiques : les hivers y sont longs et froids. De ce fait, il connaît d'importantes fluctuations dans la production des fruits, faînes et graines (sorbiers, chênes, épicéas, pins, bouleaux, aulnes, etc.) qui assurent la survie hivernale de bon nombre d'oiseaux de ces contrées, tels que le pinson du nord, le cassenoix moucheté, le geai des chênes, le sizerin flammé, le bec-croisé des sapins et surtout, le plus mythique de tous, le jaseur boréal.


Aux années caractérisées par une bonne fructification des arbres, succèdent de mauvaises années. Cela entraîne périodiquement une forte disette alimentaire chez les espèces précitées. Leur seule chance de survie est une émigration massive vers le sud, à la recherche d'une nourriture plus abondante. Le voyage est généralement sans retour pour une grande partie des individus, tant la mortalité est élevée : par conséquent, la population reproductrice tombe à un niveau très bas au printemps suivant.

Le jaseur boréal est l'un des passereaux les plus spectaculaires d'Europe. Aussi, ses invasions sont celles qui ont été les mieux suivies par les ornithologues. Au cours des quarante dernières années, il est apparu 15 hivers sur 38 en Alsace. Les véritables invasions, telles que décrites ci-dessus, se sont produites à cinq reprises : en 1965-66, 1988-89, 1989-90, 2000-01 et 2004-05. Au cours de ce dernier hiver, près de 3 000 individus ont été comptabilisés lors du maximum d'affluence, en février. Des oiseaux étaient alors présents du nord au sud de la région, en montagne comme en plaine. L'hiver 1965-66 a connu un déferlement encore plus remarquable, impliquant plusieurs milliers d'individus.