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Cochevis huppé

Cochevis huppé - Photo Carme DemianCochevis huppé - Photo Carme DemianPrésentation

Le cochevis huppé, cousin de l’alouette des champs, vit en périphérie des implantations humaines. Il affectionne les mosaïques d’habitats qui comportent des surfaces cultivées et/ou des espaces rudéraux (jachères, friches herbeuses, zones minérales) voire des gazons et espaces verts, ... Les chantiers péri-urbains génèrent également des sols perturbés (microreliefs, sols nus, végétation pionnière diversifiée) tout-à-fait favorables à l’espèce. L’ensemble de ces milieux présente une attractivité vis-à-vis du Cochevis huppé en lui rappelant ses milieux d’origine, les habitats semi-désertiques et steppiques et pelouses sèches méditerranéennes.
L’espèce est sédentaire et a tendance à se regrouper durant la saison hivernale, tout en étant très discrète. Le régime alimentaire du Cochevis huppé se compose principalement de graines d'herbes et de graminées sauvages ; des insectes, des araignées et des vers sont nécessaires pour élever les jeunes.

Evolution des effectifs et statuts

Dans la moitié Nord de l’Europe, le Cochevis huppé était une espèce nicheuse commune dans les années 1970, après deux phases d’expansion de l’espèce. Un large déclin de la population est observé dès le début des années 1980, notamment dans les pays du nord et du centre de l’Europe, en raison de la disparition de ses habitats ruraux en lien avec l’intensification de l’agriculture.
En fort déclin en France dans les années 1980-90, cette tendance s’est atténuée depuis 2001.
Plus localement, le Cochevis huppé a disparu de Lorraine, de Franche-Comté et de Suisse. En Allemagne, le noyau de population le plus proche subsiste entre Karlsruhe et Mayence, à environ 70-160 km de distance. Là aussi, les effectifs y sont en fort déclin.
Les populations alsaciennes n’ont pas échappé à la régression générale de l’espèce. En effet, depuis les années 1990, les trois quarts des communes ont été désertées en une vingtaine d’années seulement. Une forte régression des effectifs a également été observée, passant d’une population de 200-230 couples dans les années 1970 à une vingtaine de couples en 2024, regroupés sur 2 zones de présences seulement : Colmar et la région agricole de la Hardt, et l’agglomération Strasbourgeoise.

Le Cochevis huppé est ainsi considéré « En danger critique » d’extinction sur la liste rouge du Grand Est (ODONAT Grand Est, 2024). L’espèce est de plus protégée au niveau national grâce l’arrêté du 29 octobre 2009 et inscrite à l’annexe II de la convention de Berne au niveau européen.

Cochevis huppé - Photo Nicolas BuhrelCochevis huppé - Photo Nicolas BuhrelMenaces

Une des grandes menaces actuelles réside dans la disparition de son habitat, accompagnée probablement d’une diminution des ressources alimentaires disponibles. En effet, l’urbanisation continue densifie les zones bâties et détruit les friches. L’intensification de l’agriculture ne lui permet plus que rarement de nicher dans les cultures.
Facteur aggravant, la pollution azotée entraine une croissance rapide et une densification de la végétation herbacée, ce qui rend les milieux moins favorables à l’espèce. Le cochevis a en effet besoin au contraire d’une végétation clairsemée car il se déplace beaucoup au sol et il y établit son nid.
Enfin, cette caractéristique de nicher au sol le rend très sensible à la prédation, notamment par les chats domestiques dans ce contexte péri-urbain, mais aussi à d’autres perturbations d’origine anthropique telles que l’entretien poussé des espaces verts.

Actions en faveur du cochevis huppé

Tous les 3 ans environ, des prospections bénévoles sont effectuées pour recenser la population de cochevis huppés dans les secteurs de présence occupés dernièrement.

En 2023, des cartes de sensibilité basées sur les dernières zones de présence de l’espèce ont été élaborées puis publiées en coopération avec la DREAL Grand Est. L’objectif est que le cochevis huppé soit pris en compte dans tout projet d’urbanisme menaçant son habitat. Les cartes et la note méthodologique associée peuvent être consultées sur cette page du site DREAL Grand Est.

D’autres actions sont menées en lien avec les bénévoles, telles que la prise de contact avec des communes, entreprises, agriculteurs ou autres structures telles que des aéroports concernés par la présence de l’espèce, la veille sur les projets d’urbanisation menaçant les friches fréquentées par l’espèce ou encore la protection des nids vis-à-vis de la prédation.

Renseignements et contact :

Delphine Lacuisse
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