Récit de Geneviève Champale
Un temps idéal, beau mais pas trop de soleil, une arrivée sur site avec le rossignol qui nous accueille, avec sur le fond de ses trilles, le roulement crissé du chant de la locustelle.
Le rossignol sera d'ailleurs une des vedettes de cette sortie, car il s'est montré à découvert à plusieurs reprises, et suffisamment longtemps pour que chacun puisse l'admirer à loisir dans la longue-vue !
Bientôt survolés par la femelle du busard des roseaux, nous avons découvert dans les prés en contre bas un florilège d'oies cendrées et de bernaches en train de pâturer, toutes dans la même bande verte, probablement du blé en herbe...
Sur le premier étang, c'est un ballet : les parades des grèbes à cou noir ne dérangent pas les nettes rousses qui continuent à dormir, les canards pilets, souchets, colverts, chipeaux barbotent entre les oies et les fuligules milouin et morillons.
La lumière dorée par le pollen enrobe tout d'un halo lumineux. Une absence remarquée : pas d'hirondelles ...
Plus loin, un héron pourpré nous fait la grâce d'atterrir à proximité de son cousin le cendré : la paire !
Devant la grande roselière, une agitation soudaine puis tout se fige dans une recherche fiévreuse, pour éclater bientôt en un concert de « mais si, sur le buisson vert » « super » « on voit bien sa gorge » ... Eh oui, la mythique « gorge bleue » est enfin au rendez-vous, bien campée sur ses pattes, elle chante son avenir, et nous en sommes tous émerveillés ...
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Alors, après ce spectacle, coucou, pouillot fitis et tarier pâtre ne sont que de pâles bonus, et il n'y a que le busard des roseaux, en parade lui aussi, qui nous tire de notre rêve pendant la pause casse-croûte ! La promenade se poursuit en début d'après-midi, sur un chemin qui côtoie plusieurs colonies nicheuses ... Heureusement que la rousserolle turdoïde réussit à dominer le vacarme des mouettes, qui couvent de pair avec les hérons pourprés et les cormorans.
Et puis le charme attendrissant des oies cendrées et de leurs petits qui se dandinent sur le chemin nous ramène vers le point de départ, tandis que deux couples de bernaches du Canada s'invectivent violemment, corps et cou tendus au ras de l'eau, en crachant du bec à qui mieux mieux !
Un dernier coup d'œil sur l'étang depuis l'un des deux observatoires flambants neufs, et des sarcelles d'hiver sont là pour compléter nos observations, avec encore une toute dernière surprise : en compagnie d'un couple de cigognes, un gravelot et un vanneau huppé se partagent une bande de terre humide, dans un champ labouré ponctué de faisans ...
C'est à regret que notre petit groupe se résout à quitter cette ambiance sonore printanière, les roselières et les lagunes du Wagbachniederung.