Chaque année, des centaines de milliers d’oiseaux meurent en France après avoir heurté une vitre, faisant de ce phénomène l'une des premières causes de leur mortalité. Pourtant, des solutions existent pour réduire ces collisions mortelles.
Nos jardins et habitations comprennent d'autres pièges insoupçonnés : neutralisons-les !
Une double cause de danger
Certains objets visibles par les hommes ne sont pas perceptibles par les oiseaux, qui ne les visualisent pas comme un obstacle à leur déplacement. Les surfaces vitrées en font partie. Cette invisibilité est liée à :
- la transparence, qui permet de voir le paysage situé derrière la vitre,
- l'effet miroir, qui reflète le paysage situé devant la vitre.
Les pièges potentiels
Il existe de nombreuses constructions incluant des surfaces vitrées, toutes potentiellement dangereuses pour les oiseaux :
- abribus, abri à vélo
- façade de bâtiment
- paroi anti-bruit
- balustrade de pont
- jardin d'hiver, véranda
- balustrade de balcon et de terrasse
- fenêtre, baie vitrée
- passerelle...
Les solutions
La neutralisation de la transparence consiste à rendre les surfaces vitrées visibles par les oiseaux. Les clés du succès reposent sur différents éléments :
- un taux de couverture de 25% minimum
- le contraste entre la couleur des motifs appliqués et l'arrière-plan (motifs clairs si le fond est sombre)
- l'apparence des motifs (préférer des lignes verticales, avec un écart de 2 ou 3 cm)
- l'application ou l'incrustation de motifs visibles de l'extérieur
S'agissant de l'effet miroir, celui-ci peut être réduit de différentes manières :
- choisir un verre avec un taux de réflexion extérieur maximum de 15% maximum, associé à une coloration ou une déformation du verre
- ajouter un système d'ombrage approprié (stores, rideaux, pare-soleil)
Anticiper ou corriger ?
La méthode la plus efficace revient à intégrer la problèmatique lors de la planification des travaux. Les architectes peuvent ainsi élaborer des plans tenant compte des contraintes paysagères et des risques pour les oiseaux, en misant sur des surfaces originales, avec des motifs esthétiques ou une composition du verre spéciale.
Le verre utilisé peut en effet être travaillé directement en usine, pour un résultat efficace et durable.
Moins efficaces et souvent plus onéreuses, il existe toutefois des solutions a posteriori :
- pose de moustiquaires, de stores, de films ou de rideaux
- installation de bandelettes en plastique ou de guirlandes
- décoration par des stickers colorés
- installation de jardinières à l'extérieur des surfaces vitrées
Les outils
Différents outils permettent d'en savoir plus sur la problématique des surfaces vitrées :
- une exposition en 6 panneaux (1)
- un document technique (2012)
- un document technique mis à jour (2022)
- une plaquette destinée aux personnes morales, une plaquette destinée aux particuliers
- un site Internet dédié au phénomène.
Ces deux derniers outils ont été réalisés par la Station ornithologique suisse de Sempach et l'Association Suisse pour la Protection des Oiseaux ASPO–BirdLife Suisse.
Pour limiter ces impacts meurtriers contre les baies vitrées ou vérandas, invisibles pour les oiseaux, la LPO propose des silhouettes électrostatiques anti-collision (LPO-Boutique). Celles-ci, si elles sont bien réparties sur l’ensemble de la partie vitrée, permettent à l’oiseau de visualiser l’obstacle.
(1) Cette exposition a été réalisée avec le soutien technique et/ou financier de plusieurs partenaires :