Avec le retour des beaux jours, les promenades dans la nature sont de plus en plus nombreuses. Au détour d’un sentier ou dans les hautes herbes, on peut être amené à trouver un jeune animal qui semble égaré. "Pauvre petit, il est orphelin"... Erreur ! Pour la majorité des espèces, ce jeune n’est pas abandonné...

Les cas les plus fréquents concernent les faons de chevreuil, les levrauts (petit du lièvre, et non du lapin !) et les jeunes rapaces nocturnes (chouettes, hiboux). Mais la récupération d’un jeune doit être justifiée par un danger imminent pour l'animal trouvé ou parce que ce dernier semble blessé ou très affaibli.

Jeune hibou moyen-duc - Photo Patrick L'hoirIl est important de savoir que dans le cycle de vie des rapaces nocturnes, les jeunes sortent des nids avant d’être totalement capables de voler. Il existe donc une période de quelques jours pendant laquelle les jeunes peuvent être visibles, parfois au sol, sans pour autant être ni blessés, ni abandonnés. Les parents sont toujours dans les environs et veillent sur eux. Dans ce cas, les oisillons ne doivent pas être récupérés mais  repositionnés en hauteur sur une branche pour les rendre inaccessibles aux prédateurs (il est possible d’installer un cageot qui servira de plateforme pour poser l’animal). Il arrive toutefois que les petits soient vraiment en danger ; dès que cette situation se présente, n’hésitez pas à contacter le pôle Médiation Faune Sauvage à la LPO Alsace, qui vous apportera information et conseils sur la meilleure attitude à tenir.

Les gestes à avoir face à un jeune rapace au sol, en vidéo

Petit lievre - Photo GornaDe la même façon, un faon isolé ne signifie pas son abandon. Durant le premier mois de sa vie, il n’accompagne sa mère que pendant de courts moments. Cette dernière va l’inciter à se coucher et à rester immobile pendant de longues heures afin de ne pas attirer l’attention des prédateurs. Elle ne retournera vers lui que le temps d’un allaitement et le laissera à nouveau tapi dans la végétation le reste de la journée. Il est alors vital de ne surtout pas toucher le faon, car, à cause de l'odeur que nous laissons sur sa fourrure, sa mère l'abandonnerait.

Quant aux levrauts, contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas abrités dans un terrier mais uniquement dissimulés dans les hautes herbes. Il faut savoir que les parents, naturellement farouches, ne rejoindront pas leurs jeunes tant que des humains seront à proximité ; il est donc normal de ne pas les apercevoir et inutile de les attendre. La meilleure attitude à tenir est, là encore, de ne pas toucher l’animal  et de passer son chemin.

En cas de doute, contacter le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous ; il vous dispensera tous les conseils nécessaires pour éviter tout impair, souvent irrémédiable !