Lorsque les beaux jours arrivent, chacun aspire à profiter du renouveau de la nature et de la clémence de la météorologie. Cette période correspond également à la saison des amours dans le monde animal, qui devient alors particulièrement sensible et vulnérable. Le courlis cendré, espèce très menacée en Alsace, n’échappe pas à la règle. Garantir le succès de sa reproduction – et donc son devenir – suppose le respect de son habitat. Au printemps, soyez vigilants : restez sur les chemins !

En Alsace, la population de courlis cendrés régresse de façon continue et dramatique depuis plus de 30 ans. Son habitat, les prairies humides (appelées Rieds en Alsace), ne rassemble en effet plus les conditions nécessaires pour lui permettre d’élever ses jeunes.

La régression des surfaces des prairies (transformation en labours, en peupleraie ou en gravière) et une exploitation trop intensive (fauche précoce, fertilisation excessive) figurent parmi les principales causes de cette situation alarmante pour cette espèce. Des mesures financières sont d’ores et déjà proposées aux agriculteurs pour adapter leur gestion aux besoins de la faune.

Il en est une autre qui relève directement de tout un chacun : les dérangements que, par notre comportement, nous infligeons au courlis cendré sans le savoir. Promeneur, cycliste, joggeur, cavalier, propriétaire de chiens, conducteur de quads ou de motocross… chaque fois que nous nous rendons dans les Rieds sans retenue, l’espèce, très farouche, est mise à mal : les adultes s’enfuient et laissent les oeufs et les poussins  sans défense face aux prédateurs potentiels (dont les chiens !), voire les abandonnent.

Courlis cendré - Photo Jean-Marc BronnerCourlis cendré - Photo Jean-Marc BronnerLe courlis cendré n’est pas la seule espèce qui niche au sol dans les Rieds : alouette des champs, vanneau huppé, caille des blés, busard des roseaux, bruant proyer, tous menacés , ont également besoin de quiétude pour protéger leurs jeunes et les nourrir.

Sans bien sûr proscrire les promenades dans les quelques prairies humides préservées qui subsistent en Alsace, la LPO Alsace attire toutefois l’attention de tous sur l’extrême importance de rester sur les chemins, de faire le moins de bruit possible et de garder les chiens en laisse dès la fin du mois de mars et idéalement jusqu’à la fin juin. La cohabitation entre les promeneurs et la vie sauvage est possible : il suffit de respecter quelques règles de base pendant 3 mois !

 

La préservation de la biodiversité est l’affaire de tous : aidez-nous à la protéger !