Au détour d’un chemin, dans la forêt ou au fond de son jardin, il est possible de trouver un oisillon au sol ou un jeune mammifère isolé. Cela ne signifie pas qu’il soit abandonné et qu’il faille le récupérer ! Dans de nombreux cas, le laisser sur place revient à le laisser aux soins de ses parents, qui continuent de le nourrir jusqu’à son émancipation… Au contraire, le récupérer s’il n’est pas en danger le prive de l’éducation des adultes et donc d’un apprentissage essentiel à sa survie. Comment savoir l’attitude à adopter ?

Si vous vous retrouvez face à un oisillon ou un jeune mammifère dont les parents ne sont pas à proximité, n’en déduisez pas pour autant qu’il soit orphelin. Les parents quittent en effet régulièrement leur portée ou nichée pendant un certain temps (une journée entière pour certaines espèces).

 

Faon - Photo David StormsFaon - Photo David StormsCertains mammifères utilisent ainsi une stratégie basée sur le camouflage : le petit se tient immobile au sol, caché dans les herbes hautes ou sous des branchages et attend, parfois pendant plusieurs heures, le retour des parents. C’est le cas des lièvres, qui ne creusent pas de terriers comme les lapins, ou des faons de chevreuils. D’autres petits mammifères peuvent paraître esseulés: il s’agit parfois de situations où le gîte ou le terrier ont été détruits (travaux domestiques ou forestiers), ce qui conduit la mère à trouver un abri de substitution et à récupérer ses jeunes petit à petit.

De leur côté, certaines espèces d’oiseaux quittent le nid pour apprendre à s’émanciper. Ainsi, beaucoup de jeunes passereaux sont nourris au sol pendant une quinzaine de jours. Un juvénile peut attendre une à deux heures avant de voir le retour d’un de ses parents. Il en est de même pour les jeunes chouettes et hiboux, qui quittent le nid avant même d’être capables de voler. Il n’y a donc rien de surprenant à découvrir un oisillon duveteux au sol, même si cela nous semble anormal !

 

Face à un oisillon au sol ou à un jeune mammifère isolé, que faire ?

Jeune chouette hulotte au sol - Photo Julie LerouxJeune chouette hulotte au sol - Photo Julie LerouxSi le petit semble en bonne santé (pas de blessures ou de maigreur apparente) et dans un endroit protégé (pas de trop forte exposition au soleil ou d’absence de tout couvert herbeux ou de branchage) la meilleure attitude est de ne rien faire ! Autant toucher un oisillon n’empêchera pas ses parents de continuer à le nourrir (le sens de l’odorat étant très peu développé chez les oiseaux de nos régions), autant l’odeur humaine sur un faon ou un levreau lui serait fatale. Idéalement, il faudrait revenir sur place quelques heures plus tard ou le lendemain et vérifier si les petits sont toujours là. S’agissant d’oiseaux, on peut aussi observer, caché à proximité, si les adultes viennent le nourrir, sauf pour les chouettes et hiboux qui alimentent leurs jeunes la nuit.

 

Toutefois, dans certaines situations, une intervention peut être justifiée. C’est le cas notamment s’il y a des facteurs de danger immédiats sur le lieu de découverte (proximité d’une route, présence de chiens et surtout de chats...). Dans ce cas, replacer l’oisillon sur une branche haute et interdire l’accès aux animaux domestiques peut suffire à le protéger. Sinon, au même titre que si l’un ou les deux parents ont été découverts morts, si l’animal est blessé ou s’il est tout petit (poussins nus ou à peine en duvet, yeux encore fermés chez les mammifères...), la récupération du jeune s’impose.

La LPO est à votre disposition pour analyser toute situation et vous conseiller. Contactez-la toujours avant d’intervenir et de manipuler l’animal ! Il est en effet important de les récupérer dans les meilleures conditions possibles. Si l’animal nécessite d’être pris en charge, il faut systématiquement le transférer dans un centre de sauvegarde et ne pas le garder chez soi ; d’une part, la loi interdit la détention de toute espèce sauvage, d’autre part, chaque espèce et stade de développement de l’animal suppose une nourriture et un soin spécifiques, afin de garantir sa croissance et surtout sa réintégration dans le milieu naturel.

 

Service Médiation Faune Sauvage

Suzel Hurstel
Tél. : 03 88 22 07 35
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Centre de sauvegarde de Rosenwiller

Centre de soins LPO Alsace
Tél. : 03 88 22 07 35
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