Bien qu’elle figure au hit parade de nos oiseaux les plus populaires, l’hirondelle de fenêtre connaît un déclin alarmant. Ce ne sont pas seulement les grandes pollutions qui l’affectent mais aussi de tristes actions individuelles. Heureusement, certaines initiatives locales démontrent que la cohabitation est possible.

Chaque printemps, la triste histoire recommence : la LPO est inondée d’appels de personnes affolées qui témoignent d’actes de destruction de nids d’hirondelles, alors même que l’oiseau, symbole du printemps, fait partie des espèces strictement protégées.
Pourquoi les gens détruisent-ils les nids d’hirondelles ? La réponse prête à sourire : à cause de leurs déjections sur les façades. Les hirondelles apprécient les encoignures de porte, les dessus de balcon, les rebords de fenêtre, mais quelques fientes et des nids d’oiseaux ne semblent plus supportables de nos jours. A croire que la biodiversité dont on parle tant n’est acceptable que chez les autres.

Nichoir d'hirondelle de fenêtre - Photo Jean-Marc BronnerNichoir d'hirondelle de fenêtre - Photo Jean-Marc Bronner Pourtant, il existe des moyens simples à mettre en œuvre pour garantir la bonne reproduction de ces oiseaux et éviter toute salissure sur les façades : il suffit d’installer des planchettes sous les nids destinées à recueillir les fientes (en savoir plus). Rappelons que les hirondelles sont insectivores et disposer d’une petite colonie à proximité de son habitation contribue grandement à diminuer les populations de moustiques et autres insectes désagréables pour l’homme.

La LPO diffuse ces conseils depuis des années et ce printemps encore, elle appelle les citoyens français et les collectivités à être vigilant afin de faire respecter la loi.
Le message a été entendu par certains d’entre eux, et quelques initiatives réussies redonnent de l’espoir aux associations de protection de la nature – et aux hirondelles menacées.


Ainsi, la commune de Magstatt-le-Haut, sensibilisée au problème grâce à un de ses habitants, membre de la LPO, a-t-elle accepté de prendre en charge l’achat de nichoirs artificiels. Au nombre de 30, ceux-ci ont été installés courant du mois de mars 2008 à l’école du village et sur deux bâtiments communaux situés sur la place centrale. A cette occasion, une conférence de presse a été organisée le 15 avril en présence du Maire du village, de Bruno Frey, François Kwast et René Geymann, tous les trois défenseurs d’hirondelles convaincus, des enfants de l’école et de Christian Braun, directeur de la LPO Alsace. Ces nichoirs complètent une initiative personnelle par laquelle un « hôtel » à hirondelles avait été planté dans la même commune. Les villages d’Ohnenheim et Bartenheim avaient entrepris des actions de protection similaires (respectivement en 2006 et 2007) en faisant installer des nids artificiels sur les châteaux d’eau de la commune. La LPO ne peut que féliciter ces initiatives, et encourager d’autres communes à en faire autant (acheter en ligne des nids artificiels pour hirondelles de fenêtre ).

Nul n’est censé ignorer la loi

Les hirondelles sont, au plan légal, protégées par la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature et l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 fixant la liste des espèces protégées sur le territoire national. A ce titre, en application de l’article L411-1 du code de l’environnement, sont interdits et en tout temps « la destruction ou l'enlèvement des œufs ou des nids, la mutilation, la destruction, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation d'animaux de ces espèces ou qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur vente ou leur achat ». Tout contrevenant est ainsi passible d'une amende de 9 000 euros et/ou d'une peine d'emprisonnement d'une durée maximale de 6 mois (art. L415-3 et suivants du Code de l’environnement).