En pleine crise du porte-conteneurs MSC Napoli, la LPO se prépare à entrer en procès contre l'Erika.


Alors que le centre de sauvegarde des Sept-Iles a accueilli depuis le 1er janvier une centaine d’oiseaux mazoutés dont l’origine est encore indéterminée, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) se prépare à défendre les oiseaux, la biodiversité et le respect de l’environnement lors du procès de l’Erika.

Alors que la LPO vient de proposer son aide à la RSPB, son homologue anglais, suite à l’échouage du porte-conteneurs MSC Napoli et que ses Unités Mobiles de Soins (« SAMU Â» des oiseaux) sont prêtes à intervenir en cas de besoin, la LPO s’engage dans le procès de l’Erika qui doit débuter le 12 février prochain et se terminer le 13 juin 2007.

La LPO, représentée par son avocat Maître François-Xavier Kelidjian, a porté plainte contre X. En se portant partie civile, la LPO souhaite faire reconnaître la valeur du « vivant non-commercial Â» de façon exemplaire.

Les plaintes contre X ont été déposées en tant que personne morale par la LPO France et ses délégations LPO Vendée, LPO Loire-Atlantique et LPO Aquitaine, fin janvier 2002, auprès du tribunal de Paris en charge de l’affaire, pour quatre motifs constitutifs du préjudice :

  •  le préjudice écologique (destruction d’espèces protégées) ;
  •  le préjudice moral, par référence à l’objet statutaire de la LPO qui est la protection des oiseaux et des écosystèmes dont ils dépendent et au titre des dommages et intérêts ;
  •  le préjudice matériel « direct » et résiduel lié aux dépenses de la LPO pour toutes les actions engagées en faveur des oiseaux mazoutés ;
  •  les frais de communication et les frais d’avocats.

Sept ans après la marée noire de l’Erika, des oiseaux continuent de mourir de la pollution par hydrocarbures en mer.

Allain Bougrain Dubourg

Président de la LPO France

 

 


Erika : historique de la pollution pour les oiseaux

En décembre 1999, le pétrolier maltais Erika fait naufrage à une trentaine de miles (environ 55 km) de la pointe de Penmarc’h (sud Finistère). Très rapidement, les deux morceaux de l’épave distants de 10  km coulent par 120 mètres de fond et près de 20 000 tonnes de fioul se déversent.

Le 14 décembre, le premier oiseau mazouté s’échoue à Lesconil (Finistère sud).

Plus de 400 km de côtes souillés de la pointe de Penmarc’h (Finistère) à l’Ile de Ré (Charente-Maritime).

77 000 oiseaux mazoutés ont été comptabilisés et recueillis morts ou vivants dans les sept centres de collecte et de transit (dont quatre sont gérés par la LPO), quatre centres de transit médicalisés (dont trois sont gérés par la LPO) et les treize centres de sauvegarde (dont quatre sont gérés par la LPO).

Les alcidés représentent 88 % des oiseaux mazoutés. 61 espèces différentes ont été touchées, le guillemot de Troïl est de loin l’espèce la plus atteinte (82 %).

Les autres espèces les plus touchées par la marée noire de l’Erika sont le fou de Bassan (2,6 %), le pingouin torda (3,55 %), la macreuse noire (5 %), la mouette tridactyle (0,7 %). Malgré l’état souvent désespéré des victimes, l’ensemble des associations réussira à sauver près de 2 200 oiseaux, sur 77 000 oiseaux au total ramassés morts ou vivants (dont 36 000 ramassés vivants et 20 000 ayant pu être soignés).

 

 

Toute l’actualité du procès sur le site www.lpo.fr

 

A l’occasion de ce procès, la LPO souhaite faire hommage aux milliers de bénévoles qui l’ont soutenue et invite chacun à participer aux différentes expositions et animations mises en place sur les sites LPO, des Côtes d’Armor aux Landes, touchés par cette marée noire. Le public pourra également prochainement transmettre ses témoignages sur le site http://www.lpo.fr/ et consulter le « questions-réponses Erika Â».

Les nouvelles du procès seront communiquées à cette même adresse.

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