La LPO, à nouveau en situation de crise, a recueilli 250 oiseaux mazoutés depuis le début de l’année dans son centre de soins de l’Ile Grande, à Pleumeur-Bodou, dans les Côtes d’Armor, près de la réserve naturelle des Sept-Iles.

 

En un mois, la Station LPO de l'Ile Grande a recueilli plus d'oiseaux mazoutés que ce qui est habituellement recueilli en une année !
Les arrivées d’oiseaux mazoutés s’accélèrent depuis le naufrage du porte-conteneurs MSC Napoli. La Station LPO à l'Ile Grande en Côtes d’Armor, recueille 30 à 40 oiseaux mazoutés par jour, la plupart récoltés sur les plages et les rochers du pays du Trégor, entre Locquirec, dans le Finistère et Pleubian, dans les Côtes d’Armor. Des dizaines de cadavres sont signalés chaque jour, venant s’échouer à chaque marée. Ils sont ramassés avec les déchets pollués par les équipes de nettoyages municipales.

 

Le guillemot de Troïl est l’espèce la plus touchée avec 83 % des victimes. Il faut rappeler que c’est la période d’installation des oiseaux sur les colonies des Sept-Iles. Or s’ils ne trouvent pas les conditions adéquates, ils risquent de fuir le site et de ne pas se reproduire cette année. Sachant que le guillemot de Troïl est déjà menacé sur ce site, avec seulement 12 couples contre plusieurs centaines avant la marée noire de l’Amoco-Cadiz, la LPO est inquiète. Ces oiseaux, touchés depuis plusieurs jours par la pollution sont très amaigris et affaiblis. Leurs chances de survie sont assez faibles, tant leur état physique est catastrophique à leur arrivée au centre de la LPO.

L’équipe de la LPO, le personnel de la mairie de Perros-Guirec et les gardiens du phare de l’île aux Moines viennent de retirer 300 kg de déchets pollués de la réserve naturelle des Sept-Iles et de recueillir 11 oiseaux mazoutés. Des paquets de biscuits pollués étaient visibles entre la côte et l’archipel.

La pollution est toujours présente, mais très diffuse. Des radeaux de sachets de biscuits mêlés à des produits pétroliers continuent de dériver près du littoral. Ces traces sont souvent trop petites pour être repérées par l’avion des douanes. Des oiseaux mazoutés sont également repérés à la dérive et vont probablement s’échouer dans les prochains jours.

 

Dans ces conditions, la LPO ne peut relâcher les oiseaux soignés, les eaux étant trop polluées. Un premier lâcher de quatre guillemots a eu lieu hier, mardi 30 janvier, dans une zone apparemment propre (aucune pollution n’était signalée). Pourtant, cinq heures plus tard, trois de ces quatre oiseaux étaient retrouvés et apportés à la LPO… mazoutés !

 

 

 

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO