RĂ©cit de Brigitte Franiatte
Cernée d’équipements urbains (chemins de fer, routes, centrale nucléaire), la réserve naturelle de Wagbachniederung (Allemagne) peut, au premier abord, rebuter plus d’un visiteur, mais qui se laissent bien vite gagner par l’enthousiasme car les anciens bassins de la sucrerie et la roselière abritent chaque année de bonnes surprises.
Par ce dimanche ensoleillé, les vanneaux huppés, les bécasseaux combattants, les chevaliers aboyeurs et sylvains, picoraient le long des rives, au voisinage des oies cendrées et des bernaches du Canada, nombreuses sur le site. En y regardant de plus près, le groupe put observer au milieu d’eux, un chevalier arlequin en plumage nuptial et une bécassine des marais plus discrète. Les grèbes à cou noir et les nettes rousses sillonnaient le plan d’eau. Furtivement, un grand rapace fit son apparition, tournoya brièvement dans le ciel avant de s’éclipser derrière des arbres et les hypothèses furent lancées : une buse variable de grande taille ? Ou bien une buse féroce juvénile ? On en discute encore…
Non loin de là , quelques faisans lançaient leurs cris bruyants. Wagbachniederung c’est aussi des bizarreries : que faisait ce canard souchet au beau milieu d’un champ ? Un chevreuil pointa le bout de son nez sur la berge opposée, tandis que les grenouilles vertes croassaient sans crainte sous nos regards amusés. Plus loin, dans la roselière, un premier bruant des roseaux se laissa observer puis un coucou gris, caché dans un arbrisseau dénudé attira notre attention. Ils étaient nombreux les coucous à voler très bas autour de nous, mais les rapaces leur ravirent la vedette : les busards des roseaux en vol et 3 faucons hobereaux agrémentèrent la pause pique-nique. La chasse aux insectes était ouverte ! Le groupe put suivre leurs évolutions rapides et observer leur technique de capture imparable.
C’est sous une chaleur digne d’un plein été, que la promenade se poursuivit. Notre sympathique guide repéra le chant d’un phragmite des joncs, qui ne daigna pas se montrer. Plus coopérative, une rousserolle turdoïde resta perchée en évidence sur un roseau. 4 ou 5 chanteurs de cette espèce (rarissisme en Alsace) furent entendus. Près de la colonie des mouettes rieuses et de leurs nids surélevés, 3 hérons pourprés nichaient dans les roseaux, et tendaient leur long cou de temps à autre. Les imposants nids des cormorans étaient eux aussi occupés, d’où on pouvait voir émerger les petits becs des oisillons affamés. Repérés par leur chant – un bourdonnement aux consonances métalliques – 2 locustelles luscinioïdes nous occupèrent longuement. Ces 2 énergumènes se répondaient, puis se cachaient pour mieux réapparaitre plus loin, nous faisant aller et venir d’un point d’observation à l’autre. Ce jeu durant suffisamment longtemps pour que tout le monde puisse profiter de cette jolie observation.
Je ne chercherai pas à citer tout ce qui fut observé ou écouté durant cette belle journée comme les rossignols, les moineaux friquets, les bergeronnettes grises, les fauvettes des jardins et grisettes… et d’autres encore qui animèrent cette sortie très réussie !