Des nids installés sur des grues, des échafaudages, des berges, dans des parpaings, des manches de veste, au milieu de parcs publics... La faune sauvage a trouvé nombre d'endroits, habituellement trop fréquentés, très attractifs pour se reposer et même élever ses petits. Qu'arrivera-t-il à ces animaux lorsque, soudainement, en pleine période de reproduction, ce calme disparaîtra et que nous reprendrons nos habitudes ? La LPO appelle à la plus grande vigilance !

 

Nous sommes nombreux à avoir été émerveillés par les images de la faune sauvage pénétrant au cœur des villes, par les chants d’oiseaux devenus mieux audibles. Le confinement des humains a sans nul doute soulagé des populations animales et végétales souffrant habituellement de notre mode de vie : quelques milliers de chouettes et de putois, des dizaines de milliers de salamandres et de hérissons et des millions d’insectes ont eu la vie sauve du fait d’un trafic routier réduit ; nombreux sont aussi les exemples de nidification dans des lieux atypiques et de présence d'espèces parfois rares près de nos milieux anthropisés.

Déconfinés, mais aux aguets

Tourterelle turque nichant sur un échafaudage - Photo LPO AlsaceTourterelle turque nichant sur un échafaudage - Photo LPO AlsaceAfin d’éviter une hécatombe, la LPO France en appelle à la responsabilité de chacun pour redoubler de précautions :

  • Evitez au maximum de fréquenter les berges de cours d'eau et les plages des gravières et soyez attentifs à la présence d’espèces que vous pourriez déranger en pleine période de reproduction. Respectez les dispositifs de protection mis en place pour les protéger le cas échéant.
  • Restez sur les sentiers balisés en forêt et en montagne, et tenez les chiens en laisse.
  • Levez le pied au volant et demeurez vigilants quant à la présence d’animaux sur les routes, surtout de nuit.
  • Laissez une partie de vos espaces verts s’ensauvager en retardant la tonte des pelouses et la taille des végétaux, en particulier les haies et les arbres qui abritent une grande biodiversité.
  • Vérifiez que des animaux ne se sont pas installés avant de redémarrer des activités sur des chantiers, des bâtiments inoccupés, des terrains de sport, des aéroports, des établissements scolaires, etc. Si c'est le cas, contactez immédiatement la LPO Alsace et son service de médiation faune sauvage (06 87 14 66 78).
  • En cas de découverte d’un animal sauvage blessé ou vulnérable, prenez conseil auprès de l'équipe des soigneurs du centre de soins de Rosenwiller.

Cigognes blanches dont le nid est construit sur une grue - Photo LPO AlsaceCigognes blanches dont le nid est construit sur une grue - Photo LPO AlsaceDes dizaines de milliers de personnes ont  contribué à notre opération de sciences participatives « confinés, mais aux aguets Â» qui proposait depuis le 17 mars aux Français de recenser quotidiennement les oiseaux observés depuis leur domicile. L'espoir est  désormais que la prise de conscience à l’égard de la nature se traduise par des changements de comportements concrets et durables. De retour dans les espaces qui nous ont été interdits pendant près de deux mois, gardons cette curiosité nouvelle : observons, imprégnons-nous des changements qui se sont opérés, des espèces qui, peut-être, auront pris possession des lieux en notre absence, et savourons les bienfaits de la nature à notre égard.

 

Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « Continuellement confinée, la faune sauvage s’est épanouie en l’absence de l’homme. Elle a occupé de façon inédite des espaces qui lui étaient interdits. Aujourd’hui, la nature ne doit pas perdre ce qu’elle a gagné durant le confinement. Â»