Le 27 décembre dernier, la LPO a été appelée pour sauver une nichée de 7 canetons, qui venaient d’éclore sur un balcon strasbourgeois, au 8^ème étage ! Cinq d’entre eux ont été relâchés avec la cane colvert sur l’Ill, à proximité du lieu de naissance,  tandis que les deux autres, trop faibles, ont été ramenés au centre de soins de la LPO à Rosenwiller. 

Pour la petite histoire, la LPO avait déjà été appelée au printemps dernier, le 11 mai, pour sauver une autre nichée de colverts sur ce même balcon.

Pour étonnant qu’il puisse paraître, ce cas de nidification hivernale de colvert n’est cependant pas unique ; quelques autres cas ont été signalés ces dernières années, mais ils restent exceptionnels :

• le 23/12/10 : une nichée de 6 jeunes, âgés d’un à deux jours à Strasbourg sur le canal de l’Aar (en aval du pont Herrenschmidt) ;
• le 10/12/07 : une femelle avec un groupe de canetons d’aspect très jeune à Strasbourg, sur l’Ill (quai des Bateliers) ;
• le 1/12/06 : une femelle avec ses 11 poussins (longueur environ 10 cm) à Colmar, sur la Lauch (Petite Venise) ; la même famille est revue le 10/12/06.

Aucun cas n’a cependant été noté avant l’hiver 2006/2007 : le réchauffement climatique serait-il à l’origine de ces cas récents ?

Signalons également pour les anatidés des cas de nidification tardive d’ouettes d’Egypte, par exemple :

•  le 5/11/11 : famille avec 3 poussins âgés d’environ une semaine à la gravière de Seltz. La même famille avec ses 3 jeunes non encore volants est revue à plusieurs reprises en novembre et décembre ;
• le 14/1/09 : famille avec 8 jeunes âgés de 4 à 6 semaines à la gravière d’Eschau, alors qu’une vague de froid est en cours, avec sol couvert de neige. Malgré leur faiblesse apparente, les jeunes et leurs parents sont toujours présents le 8/2/09 ;
•  le 14/12/08 : famille avec 7 poussins sur le Rhin, au pont Pfimlin entre Strasbourg et Eschau.

Une ouette d'Egypte et ses poussins en conditions hivernales - Photo Jean-Marc Bronner

Concernant cette espèce, ces cas de nidification tardive s’expliquent peut-être par une phénologie de reproduction pas encore tout à fait calée sur les conditions climatiques locales, pour une espèce invasive d’apparition récente.