Embouchure d'un ancien bras de divagation du Rhin, le cours d’eau Taubergiessen fut transformé en plan d'eau au début des années 1960 par des aménagements hydroélectriques. Ce secteur, bien que situé sur la rive allemande, appartient à la commune alsacienne de Rhinau; il s'est retrouvé rive droite du fleuve suite aux travaux de rectification. Il est bordé à l'Ouest par le Rhin canalisé, à l'Est par des prairies du ried protégées pour leur richesse floristique et, au Sud, par la luxuriante forêt rhénane mise en réserve par l'administration allemande. La transition avec la forêt rhénane se fait progressivement par une zone forestière inondée, avec de nombreux arbres morts sur pied, lui conférant un aspect féerique.
Le plan d'eau est remarquable pour le passage et l'hivernage des oiseaux d'eau. Des digues périphériques permettent de les observer dans d'excellentes conditions, sans les déranger ; la longue-vue est conseillée. Un observatoire situé à 1 km du bac offre une bonne vue sur la partie méridionale du plan d'eau où ils se concentrent (de préférence le matin où l'éclairage sera favorable). Plusieurs circuits parcourent les différents milieux naturels qui totalisent près de 1000 ha (se renseigner auprès du garde de la réserve dans les locaux de l'ancienne douane allemande). Le site est accessible et digne d'intérêt toute l'année.
En période de reproduction
Les sternes pierregarin s’installent début avril sur les radeaux artificiels du plan d’eau, survolés de temps à autre par le milan noir. Le concert matinal donné aux premières heures du jour par les fauvettes, rossignols et de nombreux autres passereaux est un enchantement.
Les 6 espèces de pics nichent dans la forêt. Dans les roselières, vous pourrez entendre le grèbe castagneux, le bruant des roseaux, les rousserolles effarvattes, ainsi que le râle d’eau qui se laisse parfois observer de près. Le ried abrite le tarier pâtre, la pie-grièche écorcheur et plusieurs rapaces comme la bondrée, les faucons hobereau et crécerelle ; plusieurs orchidées y fleurissent au mois de mai, tout comme sur les pentes de la digue.
Des espèces migratrices telles que les guifettes, le balbuzard, le grèbe jougris ou la sarcelle d'été sont régulières au printemps et en automne. Signalons également la halte migratoire qu’y font régulièrement certains guêpiers début août.
En hiver
Sur le plan d'eau stationnent la grande aigrette, le grèbe huppé, les canards de surface (colvert, sarcelle d’hiver, chipeau, pilet, souchet…), les canards plongeurs (fuligule morillon et milouin, garrot à œil d'or, nette rousse…), les harles bièvre et piette, occasionnellement le plongeon catmarin et le pygargue à queue blanche. Les oies cendrées viennent s'y reposer par centaines en début d'hiver et des espèces exotiques profitent aussi parfois de la tranquillité des lieux : ouette d'Egypte, cygne noir, canard mandarin. Un dortoir de grands cormorans permet d’assister à d’impressionnants ballets aériens en fin de journée. Le busard Saint-Martin chasse dans les prés voisins, où l’on peut parfois observer également la pie-grièche grise.
Accès au site
Carte IGN 1/25000 n°3817 Ouest : à partir de Strasbourg (au Nord) ou de Sélestat (au Sud-Ouest), prendre la N83 jusqu'à Benfeld, puis emprunter la D5 en direction de Rhinau (par Herbsheim et Boofzheim). A Rhinau, prendre le bac (*) gratuit pour l'Allemagne. Possibilité de stationner le véhicule de part ou d'autre du Rhin, l'accès à la réserve se faisant à pied ou à bicyclette. Une fois le Rhin traversé, longer le fleuve vers le Sud en empruntant la digue. Liaisons par bus depuis Strasbourg (se renseigner sur place pour les horaires).
Le détail du circuit est présenté dans le fascicule « Les bords du Rhin », disponible à la LPO Alsace.
(*) passage toutes les 15 min. A noter qu’en période de forte crue du Rhin, le bac est arrêté : dans ce cas, accès par les ponts de Gerstheim ou Marckolsheim. Il est prudent de télécharger les Horaires ou de téléphoner à Infobacs, service du Conseil Général du Bas-Rhin, au 03 68 33 80 81.
Remarque : nous rappelons aux futurs visiteurs qu’il est nécessaire de rester strictement sur les chemins et sentiers, et que l’intrusion dans les prairies et/ou champs à proximité des sites décrits est à prohiber !