Les hirondelles font depuis des années l’objet d’attentions particulières : leurs populations ont en effet particulièrement diminué à partir des années 60-70. Aujourd’hui, même si la courbe du déclin a ralenti, la situation des hirondelles reste précaire. Heureusement, les actions de protection se multiplient, notamment grâce à la mobilisation de bénévoles.

Les facteurs de baisse des effectifs sont multiples : diminution des zones humides favorisant la présence d’insectes, dont se nourrissent les hirondelles; raréfaction de la boue, indispensable à la fabrication des nids; intensification de l’usage des pesticides réduisant là aussi les populations d’insectes; utilisation sur les façades de revêtements extérieurs empêchant l’installation de nids (surfaces lisses…); et surtout destruction des nids (pour diverses raisons) : acte interdit par la loi, mais perpétré régulièrement…

Depuis quelques années, de nombreuses actions de protection, portées par la LPO et son réseau de bénévoles, sont mises en oeuvre. Elles visent notamment à sensibiliser le public à préserver les nids, voire à installer des nids artificiels pour pallier le manque d’espaces favorables. Certains bénévoles de la LPO construisent eux-mêmes les nids et établissent des contacts sur place pour la pose, avec des particuliers, des entreprises ou des communes.

Pose de 100 nids sous le pont du Rhône au Rhin - Photo René Geymann

C’est le cas par exemple de René Geymann, un de nos membres, dont la ténacité et le savoir-faire ont permis de faire installer des centaines de nids. Ainsi, il a fabriqué et fait poser 100 nids à hirondelles de fenêtre sous le pont du canal du Rhône-au-Rhin, entre Petit-Landau et Habsheim, dans le Haut-Rhin, un lieu idéal pour les oiseaux qui peuvent profiter de la présence toute proche de l’eau pour chasser. Cette opération a été validée par les Voies Navigables de France ; elle a entièrement  été prise en charge par la Communauté de Communes de la Porte de France Rhin-Sud dans le cadre du GERPLAN (plan de gestion de l'espace rural et périurbain) ; cette dernière a aussi entrepris des travaux de conservation d’une petite colonie nichant à l’atelier communal.

René Geymann a également été sollicité par un architecte de la commune de Riedisheim, désireux d’agir en faveur des hirondelles. Après discussion avec la mairie, il a installé une centaine de nids sur différents établissements : la bibliothèque, 3 écoles et une ancienne grange transformée en théâtre. Le repérage des ces différents sites s’est fait grâce aux connaissances d’un autre ornithologue chevronné, Bernard Regisser. Au centre équestre de Mulhouse, le Rotary Club a aidé à financer la nacelle qui a permis de poser, là aussi, 100 nids.

Installation d'un hôtel à hirondelles à Ferrette - Photo Thierry Philipp

Dernier exemple : l’installation d’un hôtel à hirondelles de fenêtre à Ferrette, toujours dans le Haut-Rhin, sur l’une des places de la ville. Notons que ce type de nichoir n’est pas spontanément colonisé par les oiseaux qui ne reconnaissent pas cette structure comme un lieu de nidification possible, et qu’un système sonore doit être mis en place pour les attirer. C’est ce qui a été fait à Ferrette, commune qui, elle aussi, a pris à sa charge la totalité des coûts. Des négociations sont également en cours avec la ville de Mulhouse pour y installer un hôtel à hirondelles. René Geymann, quant à lui, continue de fabriquer des nids et de les installer, partout où il peut. Il est allé jusqu’à Annecy pour exporter son savoir-faire !

Installation de 25 nids et de planchettes anti-salissures à Wissembourg - Photo A. Picher

D’autres bénévoles sont impliqués dans le même type de projet : le groupe local LPO de Wissembourg a ainsi réussi à convaincre la commune de faire installer 25 nids artificiels à hirondelles de fenêtre. Ceux-ci, avec l’appui de la responsable Environnement de la ville, ont été accrochés, grâce à une nacelle, sur les façades de plusieurs écoles. Dans la foulée, les ouvriers communaux ont fixé une planchette anti-salissures, pour supprimer les désagréments des fientes le long des murs. Une façon idéale de proposer des sites de reproduction à l’espèce tout en sensibilisant les élèves à la biodiversité !

La LPO se réjouit de telles actions et espère qu’elles serviront d’exemple à bien d’autres communes et entreprises !

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