Une chevêchette adulte dans son milieu naturel - Photo Yves MullerUne chevêchette adulte dans son milieu naturel - Photo Yves MullerLa plus petite chouette d'Europe est une espèce généralement sédentaire, communément habitante des forêts de conifères de la zone boréale, et représentée dans les forêts mixtes de haute montagne. Les sites de nidification sont souvent entourés de zones humides, avec des sources et des bosquets d'épicéas à proximité. Ces sites sont normalement des cavités creusées par des pics, dans les conifères en général, mais aussi les bouleaux, les hêtres et les chênes. Elle est active à l'aube et au crépuscule mais aussi pendant la journée. Contrairement aux autres rapaces nocturnes, sa vue est en effet mauvaise dans l'obscurité complète.

 

La ponte a lieu d'avril à juin. Le nombre d'œufs varie de 3 à 7. L'incubation, assurée par la femelle, dure presque un mois. Les petits, qui prennent leur envol après 1 mois environ, sont encore nourris par les parents pendant deux à quatre semaines avant d'être réellement indépendants.

 

La chevêchette d'Europe se nourrit principalement de petits oiseaux, mésanges, fauvettes, gobe-mouches, roitelets... Mais elle peut également chasser des oiseaux de taille égale, voire supérieure, à la sienne, en s’attaquant par exemple à des pics, des grives musiciennes ou des becs-croisés. Elle apprécie aussi les petits mammifères, campagnols, mulots et musaraignes. Occasionnellement, de petits lézards et des chauve-souris, des poissons et des insectes peuvent faire l'affaire. A la fin de la saison de reproduction, elle constitue des réserves de nourriture qu'elle cache dans des cavités naturelles pour les périodes trop enneigées pour chasser.

 

La synthèse des donnĂ©es collectĂ©es au cours de la pĂ©riode 2000 Ă  2009 a permis d’inventorier 72 territoires distincts occupĂ©s par l’espèce l’une ou l’autre de ces annĂ©es : 33 dans les Vosges du Nord, 5 dans les Vosges moyennes et 34 dans les Hautes-Vosges. A partir de ces donnĂ©es, la population de chevĂŞchette a Ă©tĂ© estimĂ©e entre 60 et 120 couples au dĂ©but du XXIe siècle pour l’ensemble du massif vosgien (Y. Muller, Ciconia 35 (3), 2011, pp. 97-110.).

 

L’espèce ne paraît pas menacée à court terme mais la modification des habitats forestiers en raison des nouvelles pratiques sylvicoles et la diminution des populations des proies sont des menaces à plus long terme pour la survie de l’espèce dans le massif vosgien.