Avec plus de 300 000 oiseaux comptabilisés au 5 décembre, 2014 a été une année d’exception pour le suivi de la migration au Markstein, malgré un cumul d’heures de présence inférieur de 20 % à celui de 2012, dernier record.
Cette nouvelle année de suivi s'est effectuée au gré des disponibilités de quelques bénévoles qui ont assuré 264 h d'observation lors des 61 jours de présence, entre le 22 août et le 5 décembre. Une trentaine d’ornithologues ont participé à ce suivi dont L. Bories, R. Escolin, D. Holtz, V. Jante, M-R & Ph. Meyer, M. Solari qui y ont consacré chacun plus de 10 séances. Cette bonne pression d'observation a permis de compter 308 605 migrateurs (un record pour le site).
Lors de cette 21e saison de suivi, 94 espèces ont été observées parmi lesquelles 85 migratrices. Pour 22 d’entre elles, l’effectif compté a été un record.
Les espèces les plus représentées sont :
- le pinson des arbres (126 132 ind. soit 40% du flux global, dont un max. de 20 960 le 15/10)
- le pigeon ramier (79 127 ind. soit environ 25% du flux global avec un max de 27 224 le 18/10)
- le pinson du Nord (record de 35 305 ind. dont un max de 5 799 le 2/11)
- le tarin des aulnes (9 773 ind.)
- le grosbec casse-noyaux (6 723 ind.)
En 2014, comparativement aux autres sites français de suivi migratoire, le Markstein se classe :
- premier pour la mésange noire (3,6 fois plus d’individus qu’au site qui a enregistré le second effectif maximal), le merle à plastron (2,6 fois plus), le pinson du Nord (2,5 fois plus), le tarin des aulnes, le rougequeue noir,
- second pour les grives draine, mauvis et litorne ainsi que pour la mésange bleue,
- troisième pour l’accenteur mouchet et le grosbec casse-noyaux.
Un suivi quotidien aurait probablement permis de comptabiliser de l'ordre de 400 000 migrateurs.
Les flux de pinson du Nord, bec-croisé des sapins, merles noir et à plastron, chardonneret, grives, hirondelles, et surtout mésange bleue, ont dépassé ceux des précédentes années de suivi.
En revanche, les effectifs de pipit des arbres, pouillot fitis, rougequeue à front blanc,... sont restés modestes.
D’autres faits méritent d'être mentionnés :
- en octobre et novembre, la douceur du climat et les vents favorables ont permis une pression d’observation forte.
- le 12 novembre, le 300 000e migrateur est compté. C’est dans un petit groupe matinal que se trouvait la star du jour, un tarin des aulnes, accompagné de 10 congénères. Un grand moment pour les membres de l’équipe !
- un merle à plastron tardif, le 22/11.
Quelques espèces d’observation rare en ce site ont été vues :
- 1 pluvier doré le 30/11
- 2 pluviers guignards le 26/9
- 1 aigle, probable botté, le 2/10
- 9 guêpiers d’Europe le 7/9
- 1 bouvreuil trompetant le 22/11
- 2 bruants ortolans
- 2 pies-grièches grises
- 3 sizerins flammés
La période du 04 au 20 octobre 2014 a concentré à elle seule les 2/3 de l’effectif total (203 767 migrateurs) !! Certaines journées ont été particulièrement remarquables, telle celle du 18 octobre qui a permis de dénombrer 44 978 oiseaux, ou celle du 12 octobre avec 30 265 migrateurs, etc.
Bilan spécifique : 85 espèces migratrices observées en 2014 et jusqu’à 48 le même jour (4 octobre).
La période de plus grande diversité spécifique (plus de 35 espèces) se situe entre le 8 septembre et le 02 novembre.
Au final, la migration postnuptiale 2014 au col du Markstein-Trehkopf a donc été exceptionnelle au regard de l’effectif total. Elle a très largement dépassé les résultats des vingt années précédentes.
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En médaillon : tarin des aulnes - Photo Marc Solari