Mardi 28 avril, les soigneurs du centre de sauvegarde de Rosenwiller ont relâché un milan royal, une espèce déjà menacée et dont les effectifs continuent de baisser en Alsace. Une des causes de son déclin est la destruction des individus, notamment par empoisonnement, une pratique pourtant totalement interdite. Cet oiseau a heureusement pu être pris en charge suffisamment rapidement pour pouvoir être sauvé…

Suzel Hurstel, soigneuse au centre de Rosenwiller, relâche le milan royal - Photo Vadim HeuackerSuzel Hurstel, soigneuse au centre de Rosenwiller, relâche le milan royal - Photo Vadim Heuacker

Trouvé à Saint-Louis (68), l’oiseau a pleinement bénéficié de la logistique mise en place pour venir en aide aux animaux en détresse : recueil par les agents des Brigades Vertes, étape au centre relais Sentinelle Nature Alsace à Hunawihr, et prise en charge, moins de 24h après sa découverte, par les soigneurs du centre de Rosenwiller (67). En quelques jours, ce milan chanceux a retrouvé ses forces et a pu recouvrer la liberté. C’est en Petite Camargue Alsacienne, non loin des zones naturelles où l’on trouve encore les aires de ce rapace majestueux (le plus grand rapace diurne d’Alsace) qu’a été réalisée l’opération, en présence de la presse, du directeur de la réserve et des agents des Brigades Vertes. Un milan noir, victime, lui, de collision contre un véhicule, a aussi été relâché à cette occasion.

 

Tous n’ont pas la même chance. Depuis 2007, la LPO Alsace déplore la découverte de 25 cadavres de milans royaux, dont la moitié a été empoisonnée (un chiffre qui ne représente que la partie émergée de l’iceberg puisque de nombreux cadavres ne sont jamais trouvés). La population de milans royaux n’étant que d’une quarantaine de couples sur l’ensemble de l’Alsace, on imagine l’impact de telles pratiques sur l’espèce. La destruction des prédateurs par la mise en place d'appâts empoisonnés, souvent des cadavres sur lesquels on a répandu le poison, est pourtant interdite, et ce sur l’ensemble du territoire national. Outre les animaux sauvages, dont des espèces protégées comme les rapaces, nombreux sont aussi les chiens ou les chats qui en sont victimes.

 

Pour l’heure, la LPO Alsace se réjouit d’avoir pu sauver cet individu et invite ses sympathisants à nous signaler tout cadavre suspect et tout rapace en perdition.