Etudes et protection
Bruant proyer
Présentation de l’espèce
Photo Marc SolariLe bruant proyer a une taille intermédiaire entre un moineau et un merle. Son plumage est brun grisâtre, par endroits un peu roussâtre ou jaunâtre, avec des rayures brun noir.
Oiseau typique des campagnes et des milieux ouverts où alternent champs cultivés, prairies ou marais herbeux, il passerait facilement inaperçu si les mâles n’avaient l’habitude de se percher bien en évidence au sommet des arbustes ou sur les fils électriques qui lui servent de postes de chant.
Très rare en hiver en Alsace, il est de retour sur ses lieux de nidification à fin février ou au début de mars. La femelle construit alors un nid d’herbes sèches, bien caché dans la végétation près du sol ou à terre.
Le bruant proyer est avant tout granivore : il se nourrit surtout de graines diverses, de céréales, d’herbes et de baies. Mais il ne dédaigne pas à l’occasion quelques insectes ou des petits mollusques terrestres.
Statut juridique
Le bruant proyer est protégé sur l’ensemble du territoire français par Arrêté ministériel du 17/04/81 et figure sur la Liste Rouge des oiseaux menacés en Alsace, dans la catégorie espèces « En déclin », et au niveau national, dans la catégorie des espèces « Quasi menacées ». Ses populations ont effectivement régressé dans maints secteurs au cours des dernières années.
Facteurs de menace
L’espèce est surtout sensible à l’intensification de l’agriculture, à l’arrachage des haies et à la disparition des prairies extensives.
Etudes menées
Photo Jean-Marc Bronner
Le bruant proyer a été choisi comme «Oiseau de l’année» en 2005. Cette opération avait un double objectif :
- lancer une grande enquête associative sur une espèce bien répartie en Alsace et assez facile à identifier et à dénombrer ;
- obtenir des renseignements pertinents sur les populations alsaciennes nicheuses de cette espèce. L’oiseau choisi est souvent une espèce menacée ou une espèce « à problèmes ».
Elle a permis de constater un net recul de la population de l'espèce, qui se cantonne à des zones localisées.
Grand tétras
Présentation de l’espèce
Mâle en parade nuptiale - Photo Charles MetzEn France, le grand tétras vit dans les forêts de montagne : Vosges, Jura, nord des Alpes (relictuel), Cévennes (réintroduit) et Pyrénées. Il fréquente les vieilles forêts mixtes peu dérangées, riches en clairières et en lisières, où la myrtille abonde. Il est sédentaire et mène une existence à la fois arboricole et terrestre, se nourrissant d’aiguilles de conifères en hiver, de bourgeons et de jeunes pousses (feuillus et myrtille) au printemps, d’herbacées et de baies variées en été-automne.
En hiver, une neige abondante peut le confiner presqu’exclusivement dans les arbres. Au printemps, les mâles d’un même secteur se rassemblent au sol sur des places de chant traditionnelles, où ils sont rejoints par les femelles. Tout dérangement à cette période de l’année peut totalement compromettre la reproduction. Dans les Vosges, comme partout ailleurs en France, le grand tétras se raréfie beaucoup. Sa population y présente aujourd’hui un niveau critique.
Statut juridique et liste rouge
Le grand tétras est classé parmi les espèces gibier en France, mais il est protégé en Alsace, Lorraine, Franche-Comté et Rhône-Alpes. Il fait partie des espèces «En danger» de la Liste Rouge des espèces nicheuses d’Alsace, et "Vulnérable" de la Liste Rouge française.
Etudes menées
Au début des années 1970, des membres du Centre d'Etudes Ornithologiques d'Alsace, devenu depuis groupe scientifique de la LPO Alsace, ont réalisé une enquête auprès des naturalistes, forestiers et chasseurs pour connaître le statut du grand tétras dans l’ensemble du massif vosgien. Quelques années plus tard, en 1979, un ensemble de naturalistes, de forestiers, de chasseurs et de scientifiques passionnés par l’espèce se sont réunis en un groupe informel baptisé «Groupe Tétras Vosges» (GTV) pour assurer son suivi et sa protection dans les Vosges. Ce groupe s’est rapidement transformé en association et il a élargi son action à la gélinotte des bois. La LPO Alsace est membre du GTV.
Depuis sa création, le GTV a engagé de nombreuses études sur le grand tétras telles qu’une évaluation périodique de la population totale, un suivi annuel de 24 places échantillons réparties sur l’ensemble du massif, une cartographie des zones de présence (domaine vital, places de chant), une notation de la qualité des habitats, etc.
Effectif
En 1935, on estime que 1000 mâles étaient présents sur l’ensemble du massif vosgien (Alsace, Lorraine, Franche-Comté), par extrapolation des résultats d’une enquête réalisée par l’administration forestière de l’époque dans le département du Haut-Rhin où un total de 250-500 mâles avait été obtenu (femelles non prises en compte, car trop discrètes pour donner des résultats fiables). En 1972, la population a été estimée à 240-280 mâles, dont 80-100 dans le Haut-Rhin. Le GTV a assuré le suivi ultérieur des effectifs totaux : 150-200 mâles en 1989, 100-150 en 1995 et moins de 50 en 2005.Entre 2005 et 2007, le nombre de coqs a augmenté sur certaines places-échantillons suivies annuellement
Facteurs de menace
Parmi le panel de facteurs évoqués pour expliquer la régression continue du grand tétras, depuis une tendance climatique défavorable jusqu’à une influence négative des prédateurs, en passant par les surdensités d’ongulés et les maladies, la LPO Alsace estime que la destruction des biotopes fréquentés par l’espèce et l’accroissement des dérangements liés à la pénétration humaine massive des forêts, sont les deux facteurs clés qui ont joué en la défaveur du grand tétras. Toutes les autres causes n’interviennent que comme facteurs aggravants. Une sylviculture trop intensive au XXe siècle (coupes à blanc suivies de plantations équiennes d’épicéas sur de vastes surfaces, développement des futaies régulières, exploitation des arbres avant leur vieillissement biologique, fermeture des trouées, etc.) et le développement considérable des activités de loisir dans les Vosges (3,5 km/100 ha de voies forestières, 2 km/100 ha de sentiers balisés, 0,6 km/100 ha de pistes VTT, 2,4 km/100 ha de pistes de ski de fond, 32 stades de ski, estimation de 10 à 15 millions de visiteurs par an) risquent de sonner le glas de l’espèce.
Actions de protection de la LPO et des autres associations
Femelle - Photo Charles MetzLa première action des protecteurs de la nature a été d’obtenir l’interdiction totale de la chasse, afin de ne pas aggraver inutilement la situation de l’espèce. En effet, si les femelles et les jeunes bénéficiaient d’une protection depuis la fin de la deuxième guerre mondiale (dès 1890 pour l’Alsace), le tir des mâles était toujours autorisé.
La protection complète est effective depuis 1973 ou 1974, selon les départements. A partir de 1979, le GTV s’est activement mobilisé contre les autres menaces pesant sur l'espèce. Des résultats positifs ont été obtenus (protection de sites favorables par voie réglementaire, travaux sylvicoles écologiques dans des zones prioritaires, directives Tétras dans une partie des forêts publiques, etc.), mais ils se sont révélés trop ponctuels.
La situation d’ensemble a continué de se dégrader. Aujourd’hui, seules des actions radicales, à mettre en oeuvre de toute urgence, peuvent encore sauver le grand tétras. Un collectif d’associations (Alsace Nature, LPO Alsace, Oiseau Nature 88, Groupe des Naturalistes de Franche-Comté, etc.) s’est constitué sous l’impulsion de la LPO Alsace, afin d’aider le GTV dans ses missions. Un plan d’action en 10 points a été adopté en 2006 et le collectif demande son instauration immédiate par les décideurs, les gestionnaires et les utilisateurs de l’espace. Il conviendrait de décider un moratoire de 10 ans dans toutes les forêts où subsistent les derniers grands tétras : arrêt total de toute activité sylvicole et limitation drastique des activités humaines de loisir. Les surfaces concernées sont très limitées : moins de 130 km², dont une partie (32 km²) est déjà protégée par un statut de réserve naturelle, d’arrêté de protection de biotope ou de réserve biologique domaniale. L’effort immédiat doit donc porter sur moins de 100 km², ce qui est faible à l’échelle du massif ! Une contrainte si modeste peut parfaitement être supportée par la société.
Certains naturalistes souhaiteraient engager des opérations de réintroduction dans des secteurs où le grand tétras a disparu pour une cause probable de braconnage, mais où les biotopes sont encore partiellement de qualité. La LPO Alsace est pour l’instant réservée vis à vis de tels projets (voir la position de la LPO Alsace). En effet, il ne faut pas perdre de vue le caractère très aléatoire et onéreux des opérations de réintroduction pour cette espèce. Peu de tentatives ont été couronnées de succès en Europe. Celle réalisée en France, dans le Parc National des Cévennes, ne peut pas encore être considérée comme une véritable réussite.
Les documents d’objectifs en cours de rédaction dans le périmètre des zones de protection spéciales des Hautes-Vosges, établis au titre de la directive Oiseaux et auxquels participe la LPO Alsace, doivent être ambitieux et prendre impérativement en compte ces dimensions, spatiale d’une part et de retour à la naturalité et à la tranquillité des sites d’autre part.
Pour en savoir plus sur les tétraonidés dans le massif vosgien, vous pouvez consulter le site internet du GTV (Groupe Tétras Vosges)
Courlis cendré
Présentation de l'espèce
Femelle (très long bec, droit à la base) - Photo Jean-Marc BronnerLe courlis cendré arrive sur les sites de reproduction fin février-début mars et le départ des adultes se produit de mi-juin à mi-juillet (plus tôt si le nid est détruit). C’est un oiseau typique des prairies.
Il niche au sol, dans une végétation suffisamment rase et clairsemée pour n'entraver ni la visibilité, ni la recherche de la nourriture, principalement composée d’insectes et de divers invertébrés.
La ponte de 4 œufs est déposée dans la première quinzaine d'avril (en général). L’incubation dure 26 à 28 jours et les jeunes s’émancipent à l'âge de 5 à 6 semaines (en juin).
Des jeunes non volants peuvent aussi être observés au courant du mois de juillet, s'ils sont issus de pontes de remplacement.
Statut juridique
L’espèce fait partie de la Liste Rouge où elle est classée dans la catégorie «Vulnérable» en Alsace et en France. Elle est considérée comme gibier à l'échelon national, mais l'arrêté de 2008 suspend sa chasse jusqu'en 2012.
Effectifs et facteurs de menace
La situation est assez bien connue, puisque les principales populations bénéficient d’un suivi régulier. Dans les années 1950-60, grâce à l’abondance des prairies et à leur exploitation extensive, le nombre de couples était de l'ordre de 300 ou 350. Par la suite, la population alsacienne n’a cessé de décroître. En 1975, l’effectif se situait entre 200 et 250 couples. Une décennie plus tard, la première enquête nationale sur les limicoles nicheurs a permis d’estimer l’effectif à 240 couples, puis en 1994 la seconde enquête fait état de 210 couples. En 2003, la population alsacienne est estimée à 110 couples; la régression se poursuit et, en 2009, il ne reste qu'une cinquantaine de couples.
Les principales menaces sont :
- la perte d’habitat, liée à la disparition et au morcellement des prairies
- la modification de la structure prairiale à cause de l’intensification des pratiques agricoles (apport d’intrants)
- la destruction mécanique des couvées et nichées (arasement des taupinières, ensilage, fauches précoces,…)
- les dérangements
Etudes et protection
La LPO Alsace a recensé l’ensemble de la population alsacienne en 1984,1994 et 2009, dans le cadre d’enquêtes initiées sur le plan national. A partir de 1992, l’instauration de mesures agri-environnementales dans la zone inondable de l’Ill, puis dans d‘autres champs d’inondation, a conduit la LPO à suivre les populations de courlis concernées par ces mesures, soit la majorité de l’effectif alsacien, afin de mesurer leur pertinence. Enfin, depuis 2005, le courlis cendré est inscrit dans le programme inter-associatif SIBA et il fait l’objet d’un recensement annuel dans ses principales zones de présence.
D’autre part, la LPO participe en tant qu’expert à des réunions de concertation sur la problématique de conservation de l’espèce, ainsi qu’à l’élaboration d’un zonage favorisant la mise en place de pratiques agricoles propices à la nidification du courlis.
Cincle plongeur
Présentation de l’espèce
Appelé aussi merle d’eau, le cincle se distingue néanmoins du merle par sa forme trapue, sa queue courte souvent redressée ainsi que sa bavette blanche. Sa tête et son ventre sont brun foncé tandis que son dos, ses ailes, son croupion et sa queue sont d’un gris ardoise.
Les ruisseaux rapides et les rivières vosgiennes à eau claire sur fond rocheux ou sablonneux, offrant sur les rives des possibilités de cache et de nidification (par exemple entre les racines des arbres et dans les creux des rochers), constituent son habitat idéal. Il y demeure en principe toute l’année ; en hiver toutefois, certains individus se déplacent vers la plaine, le long des cours d’eau qui ne gèlent pas.Photo Jean-Marc Bronner
Toute l’activité du cincle se déroule dans l’eau ou à proximité. Il y cherche sa nourriture et son nid se trouve toujours près de l’eau, souvent accroché sous la voûte des vieux ponts de pierre ou bien, appliqué à un rocher abrupt. Le cas le plus extraordinaire est celui d’un nid situé derrière une cascade. Le va-et-vient des cincles traversant le rideau liquide pour aller nourrir leur nichée est un spectacle fascinant.
Le cincle mérite bien son qualificatif de «plongeur» car il est le seul passereau capable de plonger et de se déplacer au fond de l’eau, à la recherche de sa nourriture constituée essentiellement de vers, de crustacés, d’insectes aquatiques et de larves. La durée de plongée varie de 5 à 10 secondes mais, curieusement, le cincle plongeur a toujours l’air sec. Les gouttelettes d’eau glissent sur son plumage sans jamais le mouiller. Le secret de cette imperméabilité se cache sur le croupion de l’oiseau où se trouve une glande graisseuse qui produit une sécrétion dont l’oiseau s’enduit régulièrement les plumes. De plus, son plumage est très serré et retient ainsi une fine pellicule d’air qu’on voit briller par moments autour de son corps.
C’est au cours de l’hiver que débutent les manifestations amoureuses des cincles. Les couples se forment et délimitent un territoire comprenant 0,5 à 1 km de rivière.
La construction du nid par les deux parents commence ensuite, à moins que ne soit repris un nid de l’an passé. Il a la forme d’une boule sphérique, volumineuse, fermée de tous les côtés, ne comportant qu’une entrée latérale. Les parois sont épaisses et garnies de mousses et de brindilles à l’extérieur, de feuilles sèches à l’intérieur.
Statut juridique et liste rouge.
Le cincle plongeur est strictement protégé au regard de la loi du 10/7/1976. Il est classé «A surveiller» dans la Liste Rouge des espèces nicheuses d’Alsace.
Population et facteurs de menace
Photo Nicolas Buhrel En Alsace, le cincle plongeur est présent sur tous les cours d’eau de montagne. Sa densité dépend de la qualité des eaux et du profil de la rivière. Les ruisseaux ne sont pas occupés en période de reproduction. La population totale n’est pas connue.
Dans les Vosges du Nord, un dénombrement effectué entre 1993 et 1994 a permis de localiser une trentaine de couples nicheurs, avec une densité maximale de 7 couples sur 12 km le long du Schwartzbach. Sur les versants du Champ du Feu (700 km2), un suivi effectué entre 2000 et 2004 a permis d'estimer une population nicheuse comprise entre 67 et 101 couples. En 2010, les derniers chiffres mettent en évidence la présence de 55 couples sur 70 sites suivis. Ceux-ci indiquent une régression régulière des effectifs depuis 2005. La pollution de l’eau, l’endiguement des rivières et le remplacement progressif des vieux ponts en pierre par des ponts en béton aux parois lisses, offrent de moins en moins de conditions de vie favorables aux cincles et la pose de nichoirs s'avère désormais indispensable pour endiguer cette baisse.
Etudes et protection
Dans les années 1994 à 1996, la LPO Alsace s’est inquiétée de la disparition d’un certain nombre de sites de nidification de cette espèce, essentiellement localisée aux eaux torrentielles et vives de la région. Pour pallier à cette crise du logement, due notamment à la réfection des vieux ponts de pierres, la LPO a mis en place, en partenariat avec le Conseil Général du Bas-Rhin et l’Agence de l’eau, une centaine de sites de reproduction artificiels sur l’ensemble des versants du Champ du feu (du Giessen jusqu’à la Bruche). D’autres sites ont été équipés de nichoirs dans le Haut-Rhin.
Depuis plusieurs années, un suivi de la reproduction et de la dispersion du cincle plongeur est réalisé à travers un programme de baguage par des bénévoles de la LPO, toujours dans le massif du Champ du feu, en collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris et avec le soutien financier du Conseil Général du Bas-Rhin et de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse: un article publié en 2007 par Robert Fohr, responsable de ce programme, dans la revue Ciconia n° 31-Fascicule 1 précise la répartition et l'abondance du cincle plongeur dans ce secteur.
Busard des roseaux
Présentation de l’espèce
Le busard des roseaux est un rapace de taille moyenne, à la silhouette fine et aux longues ailes coudées. Il vole les ailes en « V » au-dessus des marais et des prairies à la recherche de nourriture. Celle-ci est composée pour l'essentiel d'oiseaux, de mammifères aquatiques et de batraciens. Le mâle a la queue et les ailes d'un gris cendré. La femelle est brune avec une calotte jaune sur la tête.
Le busard des roseaux se reproduit en Alsace, dans les roselières des Rieds, des anciens bras du Rhin ou bordant les gravières. Plus rarement, il installe son nid dans les cultures. Il est aussi observé lors des migrations aller et retour, mais il n'hiverne pas.
Statut juridique et liste rouge
Le busard des roseaux est, comme tous les rapaces, protégé sur l’ensemble du territoire français par l’Arrêté 1 du 17/04/81. Il figure en Annexe I de la Directive Oiseaux et en Annexe II de la Convention de Berne. Il est classé "En danger" sur la Liste Rouge des oiseaux nicheurs d'Alsace et "Vulnérable" sur la Liste Rouge française.
Effectifs et facteurs de menace
La population française est estimée à 1600-2200 couples nicheurs (enquête nationale LPO sur les rapaces en 1999 – 2002).
Apport de branche pour la construction du nid. Photo Frédéric Conrath
En Alsace, moins d'une dizaine de couples nichent annuellement, alors qu’ils étaient 18 en 1987. La disparition des zones humides et les importantes modifications agricoles qui ont touché l'Alsace lui ont été très préjudiciables, notamment le comblement et le drainage des zones humides. L'extension du maïs sur de grandes surfaces lui a également été défavorable en banalisant ses zones de chasse.
Actuellement, ce sont les problèmes liés aux dérangements humains (photographes, promeneurs, chiens divaguant …) qui sont les plus néfastes, ainsi que ceux liés au déséquilibre créé par le nourrissage des sangliers (une concentration de ces animaux sur certains sites engendre des perturbations et des risques de prédation). Le succès de reproduction est ainsi très faible chaque année.
Etudes et protection
Cette espèce est donc très rare et menacée dans notre région. De ce fait, des bénévoles de la LPO Alsace suivent au courant du printemps la majorité des sites potentiels afin de contrôler leur occupation et le nombre de jeunes volants, le cas échéant.
Au vu de sa faible population, tous les sites naturels où niche de façon plus ou moins régulière le busard des roseaux doivent être strictement protégés pour assurer son maintien. Certains d’entre eux le sont déjà . D’autres dossiers de protection réglementaire (Arrêté préfectoral de protection de biotope) sont en cours. Signalons également que l’espèce se reproduit certaines années sur des sites gérés par le Conservatoire des Sites Alsaciens, qui bénéficie des conseils de la LPO Alsace.
En outre, des études confiées à des stagiaires sur la biologie de l’espèce et la typologie des habitats ont été réalisées, dans l’objectif de mieux cerner les facteurs de réussite de reproduction.
Des démarches de conservation sont aussi mises en oeuvre dans le cadre de la Directive Oiseaux (Natura 2000) sur les sites classés en Zone de Protection Spéciale hébergeant cette espèce.
Enfin, des opérations ponctuelles sont entreprises lorsque l’espèce niche sur des prairies de fauche : demande que la fauche soit retardée, échange de parcelles grâce au Conservatoire des Sites Alsaciens, …
Une gestion favorable des habitats est également proposée aux gestionnaires de zones où l’espèce niche (coupe de ligneux dans les roselières, extensification des pratiques agricoles sur les zones de chasse alentour afin d'offrir des zones d'alimentation plus propices,…).
Des expérimentations sur les solutions permettant de limiter la prédation par les sangliers sont prévues.
Actions particulières
Ci-dessous, les actions particulières menées par la LPO Alsace.
Actions par espèce
Ci-dessous, les espèces pour lesquelles des plans d'actions sont suivis par la LPO Alsace
Trame verte et bleue
La LPO Alsace, ses partenaires allemand - Naturschutzbund Baden-Würtemberg (NABU) - et suisse - Schweitzer Vogelschtutz (SVS) – ont depuis 2005 mis en place un programme trianational de « préservation des vergers et de la biodiversité associée », soutenu par les instances européennes : le fonds INTERREG. L’espèce phare de ce projet est la chevêche d’Athena (chouette chevêche).